Chaque produit biosourcé doit être mis en œuvre conformément aux documents de référence en vigueur (DTU, règles professionnelles, avis technique, guides de mise en œuvre). Les solutions constructives biosourcées sont diverses et chacune possède ses spécificités. A titre d’exemple on peut citer les isolants biosourcés, pour lesquels le confort de pose est souvent mis en évidence par les artisans et dont la mise en œuvre n’est pas plus compliquée que celle des isolants conventionnels. Dans tous les cas, quel que soit le produit, la mise en œuvre est importante car elle permet de garantir la performance de l’ouvrage et sa pérennité. Par conséquent, il convient toujours de faire appel à des artisans qualifiés ayant suivi les formations dispensées par les différentes filières biosourcées.
Les produits biosourcés sont fabriqués avec des matières premières renouvelables ou recyclées présentes sur l’ensemble du territoire. Les unités de production sont généralement installées à proximité de la ressource. Les produits biosourcés industriels s’inscrivent dans les circuits de distribution du secteur du bâtiment et sont donc disponibles sur l’ensemble du territoire, chez la plupart des négociants en matériaux de construction, certains produits isolants sont aussi disponibles en GSB.
Il convient de différencier les matériaux biosourcés fabriqués à partir de biosourcés d’origine végétale et ceux fabriqués à partir de biosourcés d’origine animale tel que la laine de mouton par exemple. Les matériaux biosourcés d’origine végétale ne contiennent aucune matière ou substance susceptible d’attirer ou de nourrir les insectes. En revanche, les biosourcés d’origine animale tels que la laine de mouton peuvent attirer les mites s’ils ne sont pas traités.
La présence des rongeurs dans les isolants, quel qu’ils soient : biosourcés, minéraux ou pétrochimique, n’est pas liée à la nature des isolants mais aux systèmes constructifs dans lesquels ils s’insèrent. Tout travail d’isolation doit prendre en compte cette question et veiller à limiter l’accès des rongeurs au sein des parois par la mise en place, par exemple, de grilles anti-rongeurs.
Il convient de différencier cadre normatif, aptitude à l’usage, certification et labellisation.
Comme tout autre matériau de construction, les produits biosourcés sont soumis aux cadres normatifs et règlementaires. Ils doivent être caractérisés, certains suivant des normes européennes lorsqu’elles existent, c’est le cas des isolants fibres de bois et ouate de cellulose. Ils doivent démontrer leurs aptitudes à l’usage pour les applications qu’ils visent, souvent dans le cadre d’ATEX ou d’avis technique. C’est le cas de la majorité des isolants biosourcés. Certains sont entrés dans le champs de la traditionnalité pour certaines applications, c’est le cas de la construction paille, des bétons de chanvre ou encore de la ouate de cellulose.
Concernant la certification ou la labellisation, de nombreux isolants biosourcés disposent de la certification Acermi garantissant leur performance thermique et/ou la labellisation Produit Biosourcé garantissant leur contenu en biosourcé.
Plus d’informations : pour bien choisir une solution d’isolation biosourcée et label produit biosourcé.
Les intérêts des matériaux biosourcés sont diverses. Ils sont d’ordre technique, environnemental, économique et social.
Sans exhaustivité, parmi les intérêts techniques, on peut rappeler le niveau élevé des performances thermiques d’été et d’hiver, la performance hygrothermique spécifique aux matériaux biosourcés ou encore des performances acoustiques.
Du point de vue environnemental, les isolants biosourcés sont produits à partir de matière première renouvelable ou recyclée, ils stockent du CO2 et sont produits avec des process faiblement émetteurs de gaz à effet de serre.
Sur les questions économiques et sociales, les produits biosourcés sont issus de filière qui intègrent l’ensemble de la chaine de valeur (de la ressource à l’utilisation) sur le territoire national créant de la valeur ajoutée économique et sociale sur notre territoire.
Plus d’informations sur les avantages de construire en biosourcés.
La pose d’un frein vapeur dépend de l’application et du produit biosourcé. Dans certains cas, elle est nécessaire pour assurer une performance optimale et la pérennité de cette performance. Les conditions de mise en place ou non d’un pare-vapeur sont définies dans les documents de référence (ATEX, avis technique, règles professionnelles…) précisant la mise en œuvre des produits considérés. Par conséquent, il convient avant toute mise en œuvre de prendre connaissance de ces documents de référence.
Afin de répondre à la règlementation incendie, il convient de connaitre les caractéristiques au feu des produits, ainsi que des produits dans un système constructif, notamment la résistance au feu, la réaction au feu ou encore la propagation du feu en façade. Sur la base de ces caractéristiques, il est alors possible de concevoir des parois pouvant répondre aux exigences des réglementations incendie.
Plus d’information sur les caractéristiques des isolants biosourcés.
Il est impossible de faire une réponse générale sur la question du coût, tant la diversité est grande concernant les produits biosourcés et la comparaison difficile. En effet, il faudrait pouvoir comparer des produits ou systèmes constructifs à performance équivalente, or, cela est rarement possible. Par exemple, lorsque l’on compare le prix d’un isolant biosourcé au prix d’un isolant conventionnel, on compare des produits ayant des fonctions différentes. L’un, l’isolant conventionnel assure une seule fonction : le confort d’hiver ; l’autre, l’isolant biosourcé assure deux fonctions : le confort d’hiver et le confort d’été.
Par ailleurs, il est important de connaitre la part du coût du produit sur le coût total du bâtiment. Ainsi, pour un isolant, c’est environ 2% du coût total. Un surcout de 10 à 15% sur le lot isolation représente donc un faible surcoût sur le bâtiment.
Les matériaux biosourcés répondent à 2 grands enjeux environnementaux et sociétaux : le réchauffement climatique et l’épuisement des ressources.
Concernant le réchauffement climatique, les matériaux biosourcés sont fabriqués à partir de ressources végétales. Les végétaux captent le CO2 de l’atmosphère et le stockent. Le CO2 ainsi stocké ne contribue plus au réchauffement climatique. Par ailleurs, les process de production des matériaux biosourcés sont souvent peu émetteurs de gaz à effet de serre (pas de cuisson très haute température).
Concernant l’épuisement des ressources, les matériaux biosourcés sont produits à partir de ressources renouvelables par nature. Par conséquent, leur fabrication ne pèse pas sur des ressources finies et susceptibles de s’épuiser avec l’augmentation de la demande.
Les matériaux biosourcés permettront de répondre aux exigences de la future réglementation environnementale. En effet, du point de vue de la performance énergétique, les isolants biosourcés ont des caractéristiques qui permettent d’atteindre les exigences en terme de confort d’hiver et confort d’été. Du point de vue de la performance environnementale les produits biosourcés stockent du carbone et sont peu émetteurs de gaz à effet de serre, ils permettent donc d’atteindre les niveaux requis sur les indicateurs émissions de gaz à effet de serre du bâtiment et stockage carbone. Par ailleurs, les produits biosourcés disposent de FDES ou de configurateurs (DE Bois, aKacia) pour évaluer leurs impacts environnementaux.
Pendant leur vie, les plantes captent le dioxyde de carbone de l’atmosphère et le transforment en matière (cellulose, hémicellulose, lignine…). C’est le processus de photosynthèse. En moyenne, cela dépend des plante, pour produire 1kg de matière, la plante capte 1,5 kg de CO2. Cette matière est ensuite utilisée pour fabriquer des produits de construction. Le dioxyde de carbone qui avait été capté est donc stocké dans le produit, pendant toute sa durée de vie. En fin de vie, à des horizons de 25, 50, 100, voir 600 ans (600 ans était la durée de stockage du CO2 dans la charpente de la Cathédrale de Notre Dame), le stockage peut se poursuivre si le produit est réutilisé ou recyclé ou le CO2 peut être réémis
La norme européenne qui définit les produits biosourcés (NF EN 16575) ne précise pas de pourcentage minimum de matière première biosourcée dans un produit. Par conséquent, un produit avec 0,1% de biosourcé peut revendiquer son caractère biosourcé. Le seul dispositif permettant une garantie du contenu en biosourcé d’un produit par tierce partie est le label produit biosourcé. De nombreux produits biosourcés sont aujourd’hui labellisés et affichent en toute transparence leur contenu en biosourcé.
Plus d’information sur les labels des bâtiments biosourcés.
Les isolants biosourcés disposent de toutes les caractérisations nécessaires (conformité aux normes d’essais exigées lorsque c’est le cas) pour être éligibles au dispositifs des certificats d’énergie (CEE) pour les travaux d’isolation de murs, de toitures, de combles ou de plancher. Les exigences sont précisées dans les fiches d’opération BAR EN 101, 102 et 103 éditées par le Ministère.